Le burn-out parental : Le syndrome du parent épuisé

Définition du Burn Out

L’épuisement parental (ou burnout parental) survient lorsqu’on ne parvient pas à atteindre les exigences que l’on s’était fixées en tant que parent, et que ce décalage cause un tel stress qu’il finit par induire une détresse importante et chronique.

Julie, 37 ans maman d’un garçon de 6 ans : « comment peut on ressentir autant d’agressivité envers les personnes que l’on aime le plus ? »


La personne perfectionniste s’impose le devoir de performer et de tout réussir dans son rôle parental sans pourtant ne jamais avoir le sentiment d’y arriver. Elle, qui bien souvent a de la difficulté à déléguer, a l’impression de courir en permanence, de ne jamais pouvoir s’en sortir et de ne plus avoir suffisamment de temps pour rien et pour quiconque (ni pour elle, ni pour les enfants, ni pour son couple). Désespéré et accablé par la pression et le sentiment d’échec, il devient tabou d’avouer avoir déjà pensé un moment quitter le giron familial ou jeter son enfant par la fenêtre.


Depuis plusieurs années, on parle de burn-out maternel pour désigner un état d’épuisement lié à la surcharge psychique qu’implique la vie de parents. Longtemps passée sous silence, cette souffrance ne concerne pas uniquement les mères et peut aussi concerner les pères (on parlera alors de burn-out paternel).


Les parents en état de burn-out parental expriment souvent leur chagrin et leur déception devant l’évolution de leur vie familiale, comme si l’amour qu’ils avaient apporté à leur enfant, ne suffisait plus pour éviter leurs débordements et leurs comportements hostiles Le burn-out peut être définit comme un syndrome d’épuisement familial, qui entraîne une souffrance psychologique ou physiologique. C’est une violence sous silence, une réelle souffrance psychique, physique, psychologique avec une surcharge émotionnelle et mentale.

Le burn-out est d’abord lié à des facteurs externes (vie familiale mais aussi vie professionnelle, facteurs divers de stress, etc.) qui vont entraîner une surcharge mentale et un stress dont les conséquences vont être progressives.
Le burn-out maternel peut avoir des conséquences sur la santé et le bien-être du parent et avoir des répercussions importantes sur leur vie de famille.


La tentative d’être performant dans tous les domaines (professionnels, familiaux, sociaux) et des idéaux élevés (vouloir être une « bonne mère ») vont consumer l’énergie du parent (burn-out renvoie à une chaleur excessive). A la fin, il se sentira épuisé, en colère et se vivra en échec dans sa vie de famille.


8% des parents seraient concernés

La difficulté avec l’épuisement parental, à la différence de l’épuisement professionnel, est la suivante : « On peut changer d’emploi, mais on ne peut pas s’en aller de notre famille, dit-elle. Quand on fait ce constat, il faut réajuster tout de suite le tir et redéfinir les priorités. »


Muriel maman de 2 jumelles de 11 ans, « Quand on est stricts, ça ne va pas, quand on n’est pas stricts, ça ne va pas non plus ! je suis perdu dans l’éducation de mes enfants, je lis, je m’informe mais ça ne va jamais ! leurs colères, leurs cris m’insupportent je retarde ma débauche du travail, je pense parfois tout plaquer ! comment puis-je ne plus les supporter ? je me culpabilise d’avoir de telles pensées. Je me sens mauvaise mère.»

Les signes

Lorsqu’un parent est en burnout des symptômes secondaires se manifestent : fatigue, perte d’énergie, troubles du sommeil, perte ou prise de poids, apparition de douleurs diffuses dans tout le corps, humeur dépressive, anxiété, culpabilité, irritabilité, colère, sentiment de désespoir, impuissance, pensées suicidaires, difficultés de concentration et pertes de mémoires

 

Comment peut-on en venir à ressentir de telles bouffées d’agressivité envers les personnes que l’on aime plus que tout et pour qui on serait capable de donner sa vie ?

 

C’est une transformation lente de soi-même.

 

Les symptômes du burn-out parental :

Même si les causes sont très différentes, les symptômes du burn-out sont sensiblement similaires à ceux du burn-out professionnel. On relève classiquement :

  • sentiment d’épuisement
  • troubles du sommeil
  • plaintes somatiques (maux de tête, maux de ventre, douleurs dorsales)
  • pessimisme, difficulté à envisager l’avenir
  • mauvaise image de soi
  • colère, irritabilité
  • repli sur soi
  • addictions (drogues, alcool).

Les phases du burn-out maternel :

 

Le burn-out maternel ou parental se met en place petit à petit. Quand on revient sur l’histoire de cette souffrance, on se rend compte que les symptômes se sont installés très progressivement.

 

Le burnout parental est composé de quatre facettes :

✓ L’épuisement physique et émotionnel  

la première facette du burnout est l’épuisement physique et émotionnel des parents.  

✓ La distanciation affective  

Les parents deviennent distants avec leurs enfants. Ils n’ont plus l’énergie de s’investir dans la relation. Ils font le strict minimum en accomplissant les tâches du quotidien de manière robotique. Les parents n’arrivent plus à démontrer leur amour à leur enfant tellement l’épuisement est grand.  

 

✓ La saturation et la perte de plaisir  

Les parents ne sont pas épanouis dans leur rôle qui devient lourd à porter. Ce qui a pour conséquence une perte de plaisir à l’exercer 

 

✓ Le contraste  

Il y a une différence entre ce que les parents étaient et ce qu’ils sont devenus. Ils ont le sentiment de ne plus être les bons parents qu’ils ont été. Il ne se reconnaissent plus quand ils interagissent avec leurs enfants. Les parents ressentent de la honte du fait de ce constat.

 

Pour être diagnostiqué de burnout parental il n’est pas nécessaire d’en présenter toutes les facettes.

 

Le constat : Le reniement :  c’est certainement le plus préoccupant. Le parent prend conscience du fossé qui se creuse entre l’idée qu’il se faisait de la parentalité et la réalité de son quotidien assombri par une hypersensibilité à tout ce qui ne fonctionne pas. Pour les mères, « tous les rêves de super maman s’effondrent. Elles se sentent en situation d’échec personnel. »  De nombreux symptômes témoignent de ce mal être : perte de confiance, repli sur soi, crises de colère récurrentes. Ils peuvent aboutir à des comportements agressifs envers les enfants.

Les sentiments de honte et de culpabilité transparaissent.

 

Nadia 42 ans, maman de 3 enfants : 8, 12 et 15 ans : « un matin, je n’ai pas réussi à me lever, mon corps s’est bloqué. Mon médecin m’a fait un arrêt de travail de plusieurs mois pour que je me repose. Ça a été le choc ! moi si active, investit dans mon travail, mon quotidien… mon médecin m’a imposé du repos. Mais que fais je faire durant tout ce temps ?  Je me sentais inutile, dévalorisée dans mon rôle de mère : je ne suis pas à la hauteur, j’avais honte. et ensuite j’ai recentrer mes priorités : j’ai dormi, j’ai consulté pour m’aider à baisser mes exigences avec moi-même et les autres.  J’ai demandé a mon mari de faire à manger la moitié de la semaine, aux enfants de participer d’avantage aux taches ménagères. Etaccepter que tout ne soit pas parfait. »

L'évolution des symptômes

Le burnout parental n’est pas linéaire. Généralement, il s’agit d’un processus en évolution qui présente des « hauts » et des « bas ». Ainsi, les parents en burnout passent par des moments d’accalmie suivis de pics d’intensité, la tendance générale allant vers l’amplification du burnout

 

La tendance au surinvestissement  

Les parents en burnout sont souvent des parents perfectionnistes. Ils veulent contenter tout le monde, veulent le meilleur pour leurs enfants et leur conjoint. Ils se surinvestissent et aiment tout contrôler. Le désir de bien faire crée une énorme pression qui peut vite devenir très lourde à porter. D’autre part, ces parents ont souvent du mal à accepter ou à demander de l’aide. Ils préfèrent assumer l’entièreté des tâches seuls. Enfin, les parents surinvestis ont parfois des difficultés à prioriser certaines tâches sur d’autres. Ils veulent assurer dans tous les domaines 

 

L’ambivalence  

L’ambivalence des parents est souvent liée au surinvestissement. Ils se rendent compte qu’ils sont débordés et que la pression les fatigue, mais ne veulent pas lâcher prise pour autant. Ils aimeraient que tout soit parfait 

 

La frustration  

La frustration apparait lorsque les standards d’exigence des parents ne sont pas rencontrés. C’est lorsque les parents se surinvestissent mais qu’ils n’atteignent pas leurs objectifs, que les tâches qu’ils aimeraient accomplir sont trop nombreuses et trop lourdes pour eux. Ces parents « se tuent à la tâche » mais ne sont ni reconnus, ni valorisés par leur entourage. De plus lorsque les parents n’arrivent pas à atteindre les objectifs qu’il se sont fixés, ils s’auto-dévalorisent et culpabilisent 

 

L’épuisement  

C’est l’accumulation de la frustration qui ouvre la porte du burnout parental. Les parents se sentent épuisés, vidés. C’est à ce moment-là que la garde est baissée. Les parents n’arrivent plus à faire face à leur quotidien comme ils le faisaient si bien auparavant. C’est également à ce moment-là que l’entourage se rend compte que ça ne va plus

 

La distanciation émotionnelle par rapport aux enfants  

 Les parents se sentent épuisés et ne peuvent plus assurer leur rôle de parents comme autrefois. C’est à ce moment-là que se met en place la distanciation émotionnelle vis à vis des enfants. Cela leur permet de fonctionner avec un niveau minimal d’énergie, en « pilote automatique ». D’autre part, cette mise à distance atténue la douleur de ne pas pouvoir exceller dans son rôle parental 

 

La dévalorisation  

La dévalorisation découle de la perception de la différence entre ce que les parents sont et ce qu’ils aimeraient être. Ils ont tendance à se dévaloriser et à se comparer aux autres parents. Ils voient en eux seulement les côtés qui confirment que les autres parents sont meilleurs et plus parfaits qu’eux-mêmes 

 

La culpabilité  

Les parents en burnout culpabilisent de pas être ce qu’ils voudraient pour leurs enfants. Ils culpabilisent par rapport à leur mal-être et pensent ne plus pouvoir prendre en charge leurs enfants de manière correcte 

 

En somme, chez les parents surinvestis, chaque nouvel élément dans la vie familiale (e.g., difficultés scolaires, crise d’adolescence, problèmes de santé de l’enfant, …) doit être géré de manière parfaite en plus de toutes les tâches qu’ils accomplissent déjà (e.g., déposer les enfants aux cours de langues, faire les devoirs, …). Les parents ne priorisent pas les tâches dont ils doivent s’acquitter et n’abandonnent rien de leurs exigences. C’est alors que l’accumulation d’éléments stressants dans la vie familiale précipite les parents dans le syndrome du burnout.  

 

Sophie, 28 ans maman d’un garçon de 6 mois « je me disais souvent :  « vivement que je retravaille car je ne supporter les pleurs et peut être que je pourrais me reposer… je n’osais pas dire à mon entourage ma fatigue, mon ras le bol d’été à la maison H24 avec mon fils. Mais les nuits entrecoupées, les biberons, les coliques… je ne me sentais pas épanouie. A-t-on le droit de le dire ? j’étais épuisée et irritable, mon couple devenait fragile. Mon mari me parlait de baby-blues ! mais ce classique baby-blues perdurait, J’étais constamment irritée, quand tout le monde s’extasiait sur sa marche, je m’emportais parce que je le trouvais trop bruyant, trop prenant. Souvent je pleurais sous la douche en me dévalorisant. Par cet excès de fatigue, je pouvais rester en pyjama la journée, et ne même pas habillé mon fils. Rien ne m’intéressée chez lui ! que c’est dur de penser à cela alors que je l’aime plus que tout ! et un jour mon fils a attrapé la gastro, en consultant le médecin, ce dernier m’a vu a bout en Burn out de tout ! il m’a donc prescris des anti dépresseur sur 1 mois. Aujourd’hui je sais que je suis sacrément fragile, je le sais ! j’ai commencé une thérapie pour travaille sur le lien maternel. Je reste confiante aujourd’hui. »

Les conséquences

Les conséquences du burnout parental sont nombreuses. Néanmoins, elles ne sont pas toutes présentes chez tous les parents. 

 

Les troubles du sommeil  

Les parents en burnout souffrent de troubles du sommeil et ce manque de repos peut induire le burnout et parfois c’est le contraire : ce sont le stress et la honte qui provoquent les troubles du sommeil. 

 

Les problèmes de santé   

Il semblerait que le burnout parental fragilise la santé des parents. Le stress, l’un des symptômes aurait un effet délétère. Le risque de plusieurs maladies comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaire serait significativement augmenté 

 

Les dépendances  

Une étude de 2018 démontre que le burnout parental augmente la fréquence des comportements addictifs liés à des substances (alcool, tabac, …) ou à des comportements (jeux, travail, …).  

 

L’irritabilité et la colère  

Les parents qui avaient moins de capacité à gérer leurs émotions avant le burnout seront susceptibles d’exprimer de la colère et de l’irritabilité pendant le burnout 

 

  La négligence et la violence  

Les parents en burnout parental ont dix fois plus de risque de devenir négligents, c’est-à-dire de ne pas poser les actes nécessaires au bon développement de l’enfant (ne pas le nourrir suffisamment, ne pas le vêtir de manière adaptée au temps qu’il fait, ne pas le surveiller, …) ou de devenir violents verbalement (insultes, rabaissements, …) et/ou physiquement (gifles, coups, …)  

 

Les difficultés conjugales  

La susceptibilité, l’irritabilité et l’agressivité entrainent et renforcent la diminution de la libido et l’augmentation du besoin de s’évader. Ces facteurs fragilisent la relation conjugale, augmentent les disputes ainsi que le risque de relations extra-conjugales. 

 

La dépression  

Le burnout parental non pris en charge peut mener à la dépression. La dépression survient lorsque plusieurs difficultés s’accumulent dans la vie d’un individu et qu’il n’arrive plus à les surmonter 

 

Les idées suicidaires et l’urgence de fuir  

Le burnout parental augmente fortement les idées suicidaires et l’envie de fuir. Elles sont plus fortes que dans le burnout professionnel car contrairement au travail, les parents ne peuvent pas prendre de congé maladie

 

Sabrina 37 ans maman de 2 enfants : « Un jour, une amie, m’a vu hurler après mes enfants : en jouant au foot, le ballon a atterri chez le voisin ! rien de grave. Elle a été très choquée et m’a expliqué que ma réaction était disproportionnée. Eh oui, je faisais bonne figure auprès des autres. Tout le monde pensait que j’étais une maman exceptionnelle, très à l’écoute, toujours au taquet. En fait, j’étais tout le contraire : fatiguée, stressée, irritable… je rendais service, moi la bonne copine ! mais en faites, je me rajouter « du boulot » ! lorsque mon amie m’a émis l’idée de consulter, j’ai reporté la faute sur les autres. Incomprise et coupable, j’étais piquée au vif ! comment pouvez-t-elle pensée ça ? le regard extérieur ma fait une onde d’électrochoc. Elle m’a emmené dans la chambre et ma prise dans ces bras en me disant : personne ne te demande d’être parfaite mais là tu es loin du parent que tu voulais être ! devant cette vérité accablante, je me suis effondrée, mes jambes devenaient du coton, mon souffle était coupé… mon corps hurlait de douleur ! 

Elle m’a soutenu et aidé a ma prendre en charge via une thérapie, groupe de parole. Car oui on n’est pas tout seule et ça , ça rassure ! après 1 an Je crois qu’il faut savoir faire la différence entre un ras-le-bol temporaire quand nos enfants nous « pompent » l’air, et le burn out parental. »

Les conséquences sur les enfants

L’épuisement parental touche à la fois les parents et les enfants. Ceux qui sont épuisés mentalement et physiquement ressentent une distance émotionnelle par rapport à leur enfant, ce qui leur fait penser qu’ils échouent dans leur rôle de parent. Le sentiment d’insuffisance pousse souvent les parents à négliger encore plus leurs enfants, aboutissant à un cercle vicieux. Les enfants se questionnent devant le comportement du parent : 

S’il se met en colère, c’est ma faute, il se culpabilise !

Dans ce cas, l’enfant devient par exemple invisible, en échec scolaire, anxieux… peut présenter des troubles du sommeil, alimentaires, énurésie… 

 

Caroline, maman de 2 enfants 1 et 3 ans : « les garçons étaient pour le moins volcaniques, plein d’énergie. A la maison, les jeux étaient bruyants, ou parfois volés… ils déchiraient tout ce qui leur passait sous la main, courraient dans le salon, renversaient les bacs de jeux… J’étais sans cesse en train d’anticiper leur prochaine bêtise, ce qui demande une disponibilité non-stop !  Le papa au travail, ce que j’enviais, j’attendais le soir avec impatience, pour trouver un relais. Parfois, je ne pouvais plus supporter mes enfants, j’avais envie de m’enfuir.  Faire les courses était devenu une bouffée d’air. Fatiguée, excédée je donnais quelques fessées et, un jour, la gifle. C’est Là, que j’ai compris que ça allait trop loin. J’ai senti une colère, une émotion ingérable … insoupçonnable ! c’est quoi la prochaine étape ? Cela faisait des mois que mes enfants se construisaient sur mon exaspération permanente Je ne montrai plus de signes d’affection, comme un peu absente, vidée de toutes émotions. Je ne ressentais plus de joie, voire d’amour, en présence des enfants.il faillait y remédier pour qu’ils n’aient pas ce souvenir de mère à bout. Ils ont besoin d’amour pour grandir.

Aujourd’hui, je me reprends en main : Il faut faire un petit pas tous les jours pour s’en sortir.» 

Et le COVID dans tout ça ?

Pendant les différents confinements de nombreux parents ont dû garder parfois plusieurs enfants en roue libre, ce qui leur a laissé peu ou pas de temps pour eux et pour prendre soin d’eux.

Certains ont pris plaisir a s’occuper de leurs enfants et d’autres se sont sentis pris « au piège » à tout assumer : une surcharge de plus. Le sentiment de ne pas se sentir à la hauteur. Il fallait être performant sous tous rapports. Cette exigence de performance a augmenté le nombre de parent en burn out. Les parents n’avaient plus la possibilité de déléguer : confier à la nounou, aux grands parents pour souffler. Les conflits entre fratrie ont augmenté aux faites de vivre les uns sur ou avec les autres tout le temps.



Mais tout n’est pas si noir : une mère et un père sur trois ont aussi ressenti moins de pression pendant cette période, car de nombreuses activités à l’extérieur du foyer ont été annulées, et le rythme effréné du quotidien était ralenti. Ils ont fait le bilan sur leur rythme au quotidien et ont su établir des priorités pour leur sphère familiale pour la suite : passer plus de temps ensemble.

 

Estelle, 37 ans et maman d’un petit garçon de 7 ans, dit n’avoir jamais vécu une année aussi difficile. « On est épuisées par nos différentes fonctions : maman, psy, prof, épouse, cuisinière, aide aux devoirs, centre de loisirs… Tout ça commence à nous peser, à nous stresser… Les contacts sont réduits pour limiter les risques de contamination, l’entraide ne va plus forcément de soi. On est isolé et on ne se sent jamais à la hauteur… je commence à ne plus supporter personne et encore moins mes enfants ! ce climat anxiogène me fait me renfermer sur moi-même.»

Ne jamais se sentir à la hauteur

“JE NE SUIS PAS A LA HAUTEUR…” est un sentiment qui cause beaucoup de dégâts personnels (relation de couple, rapport avec soi et avec les autres…) et professionnels (évolution de carrière, affirmation en groupe, prise de parole en public…) chez un individu.

La pression peut être forte sur les épaules des parents.

Plusieurs femmes craignent de ne pas être de « bonnes mères.

En tant que maman, on ressent une si grande pression ! On essaie d’appliquer de nombreux conseils et on s’en veut de ne pas y arriver, mais surtout on a peur de ne pas répondre correctement aux besoins de notre enfant !

Performer en tant que parent implique la réussite de l’éducation de son enfant. Peur du jugement des autres ! Il faut qu’il soit bien inséré, bien habillé, bien élevé, bien entouré, sportif, éveillé, doué à l’école. 

Les parents essaient de combiner deux fonctions :  celui du parent à temps complet à la maison et celui du parent qui travaille. C’est beaucoup d’obligations et de pression !

De plus les réseaux, les médias…Facebook qui montrent quotidiennement des parents hors catégories, géniaux, et qui vous entraine vers une dépression ! Nous vivons à une époque où nous sommes constamment bombardés d’images parfaites. 

« Quoi, tu dors encore avec ton enfant !  Ou ta fille ne fait pas ses nuits ?  Comment ça, ton fils ne range pas sa chambre ! il n’est pas encore propre à son âge ? » 

Toutes ces informations et ces images donnent l’illusion qu’il est possible d’être un parent parfait. Mais le parent parfait n’existe pas !   Comment un enfant qui grandit en faisant des erreurs, des apprentissages pourrait-il bien réagir à ses erreurs s’il a des parents qui n’en font jamais ?

Rappelons que la chose la plus importante pour les enfants est l’amour, l’acceptation et l’attention de leurs parents ou de ceux qui s’occupent d’eux.

Leur objectif principal c’est d’être Aimé.

Il faut savoir que l’anxiété de performance d’un parent se transmet à un enfant. Un enfant peut devenir vite exigeant dans ces futures relations et avec lui-même.

Les signes qui peuvent vous alerter : tensions musculaires, fatigue, nervosité, palpitations cardiaques, irritabilité, insomnie, troubles de concentration et de mémoire….

Dépression ou burn-out ?

Tristesse, fatigue, anxiété, irritabilité… cet état de fatigue, avec des mots, voir des gestes violents envers son enfant, n’arrive pas d’un seul coup.  Ce genre de passage à vide, plusieurs parents semblent l’avoir vécu. Mais lorsqu’il est omniprésent, lorsque tout devient une contrainte, le petit surmenage se transforme en véritable burn-out. Ce n’est donc pas un simple baby-blues ou dépression. Cet épuisement-là peut survenir n’importe quand. Comment expliquer a son entourage son envie de faire ses bagages et s’enfuir le plus loin possible ? Pourtant, accepter de ne pas être la mère parfaite est le seul moyen de surmonter ce syndrome du parent épuisé.

En dépression : le parent est dans la plainte, tout devient pénible, en plein désinvestissement, il se laisse aller, tout est insurmontable, il n’a pas de perception d’avenir pour aller mieux… c’est un état permanent.

Le burn out parental, le parent n’en n’a pas conscience, il est en hyperactivité, ne dit jamais non, il est surinvesti, trop exigeant avec lui-même et les autres, veut faire seul, il n’a jamais assez de temps pour tout faire… ses émotions sont instables : il vacille entre joie, colère… 

Ce n’est pas un état permanent, on « glisse » on « sombre » vers le burn out.

Les solutions

Les médicaments ?

Se voir prescrire des antidépresseurs ?? ? ça fait tomber de haut !

Le parent a le sentiment d’avoir échoué quelque chose…en plus le médicament fait dormir. Le parent fatigué récupère après tant de nuits sans sommeil mais le problème est toujours présent ?

 

La stratégie du pansement : on fait plus, plus de sport pour oublier, ça dure qu’un temps.

 

Et si vous preniez du recul ?

 

Juste le fait de prendre conscience de cette surcharge mentale et émotionnelle est déjà un premier pas pour s’en libérer. 

 

Alors quoi faire pour PREVENIR d’un burn out parental : 

Se poser pour se reposer, s’autoriser à s’arrêter

Se questionner sans culpabiliser : ce n’est pas un échec, c’est un besoin en ce moment.

Des exercices de relaxation ou de respiration  

Prendre soin de son sommeil et de son alimentation
bouger, faites du sport, de la marche…sans excès

Travailler sur ses pensées ainsi que ses émotions
recenser vos besoins, vos attentes

Soyez réalistes avec vos objectifs

Déléguer
lâcher prise. Diminuer vos attentes

Se resourcer en famille 

Se confier, 

Et si cela ne suffit pas : consulter

 

Qui peut donc prétendre etre le meilleur parent pour son enfant ? 

Est-ce celui qui sait qu’il ne sera pas parfait ? 

Celui qui fait de son mieux, qui s’informe avec humilité, qui agit avec bienveillance, qui sait reconnaître ses erreurs ? 

Celui qui persévère et qui cherche des solutions après s’être trompé ? 

Et bien c’est celui qui fait de son mieux, avec e qu’il est vraiment ! 

Donc il faut commencer par écouter, et ne plus courir après le mythe de la mère parfaite. 

Faites-vous confiance, vous êtes formidablement imparfaites !

 

Il est donc possible de prévenir et de se sortir du burn-out parental en apprenant à en reconnaître les facteurs de risque et les symptômes puis à mettre en place des facteurs de protection. Un premier pas en ce sens consiste à accepter de pouvoir craquer et de ne pas être parfait. Cela implique donc d’apprendre à entretenir des attentes réalistes face à son rôle parental et à lâcher prise sur certaines choses. Aussi, de briser l’isolement et de parler de sa situation avec des gens qui sont passés par le même chemin permet de se déculpabiliser et de s’identifier à d’autres modèles, plus réalistes, que l’idéal convoité.

Que faire en cas de burn out parental  ?

-Levez le pied ! Partez plus tôt le soir, discutez avec votre supérieur hiérarchique de la possibilité d’alléger vos responsabilités. Prenez des jours de vacances que vous avez en réserve…
Evitez de vous connecter si vous n’êtes pas au bureau : coupez votre téléphone, évitez de regarder et de répondre aux courriels. Préservez-vous.
Remettez en cause le mythe de l’invincibilité ! Personne n’est Superman ! Ouvrez-vous de votre malaise auprès de personnes de confiance.
Exercez-vous au lâcher-prise ! Au bureau apprenez à déléguer et faites confiance ! Chez vous, allégez vos responsabilités après avoir expliqué votre état à vos proches.
Un peu d’activité physique ! Massage, promenades, footing, jardinage : à faire régulièrement, en évitant surtout les excès !
N’oubliez pas de soigner votre cerveau droit, celui de la créativité ! Adoptez un passe-temps qui puisse le développer : dessinez, chantez, écrivez, peignez ou faites des photos ! Vous pouvez aussi aller au cinéma, au musée et au concert !
Faites-vous accompagner : un coach ou un psychothérapeute peuvent vous aider.

 

Accepté de commencer par un arrêt maladie ? Pour être accompagné ? pourquoi pas ? 

 

Avant de traiter, on va commencer par écouter. Offrir une oreille empathique, bienveillante et non-jugeante. Cela va déjà avoir un formidable effet thérapeutique. La suite du traitement dépendra évidemment de ce que le parent a « dans sa balance ». Selon les cas, on va travailler sur le perfectionnisme parental, les compétences émotionnelles, la pratiques parentales, la co-parentalité…

Le burnout parental est une problématique complexe qui demande un traitement sur-mesure.

L'après burn-out ?

Leur rôle de parent a été remis en question et a pris tout son sens. 

Les parents se sont recentrés sur l’essentiel et les fondamentaux en réduisant leurs exigences.

Les bienfaits ressortis après un accompagnement personnalisé sont : 


Apprendre à s’écouter

Moins de pleurs

Ne plus se sentir nul(le) et seul(le) car d’autres sont dans la même galère

Apaiser ses doutes

Gérer anticiper les sautes d’humeur, communiquer autrement (plus de cris)

Savoir dire stop quand le stress envahi…. Savoir attendre, différer

Lâcher prise : diminuer les exigences

Profiter ; s’accorder du temps pour soi … ne pas être égoïste mais se ménager

Et surtout renoncer à être un parent parfait mais épanouie


Conclusion

L’épuisement parental est une détresse aux nombreuses conséquences. Elle impacte plusieurs aspects de la vie des parents : des aspects physiques (comme les troubles du sommeil et les problèmes de santé), des aspects émotionnels (comme l’irritabilité, la dépendance, la dépression, …) et des aspects relationnels (comme les difficultés conjugales). Un des aspects relationnels concerne la qualité d’interaction parent-enfant. Elle occupe une place importante dans le développement de l’enfant et, plus particulièrement, du jeune enfant. C’est dans l’interaction parent-enfant que le jeune enfant apprend à communiquer, à explorer le monde qui l’entoure avec suffisamment de sécurité et que se constitue un mode de relation aux autres, l’attachement. Parallèlement, c’est durant la période de la petite enfance que le stress parental est le plus important


En conclusion, le défi pour les parents d’aujourd’hui est double. D’une part, ils doivent tenter d’être à la hauteur des standards que la société véhicule en termes de parentalité positive, au risque d’être catalogués de mauvais parents. Et d’autre part, ils doivent réussir à ne pas se perdre dans ces standards toujours plus exigeants. Et ceci, au risque d’être précipité dans un état d’épuisement qui les rendra indisponibles à exercer pleinement leur rôle parental. Ce défi doit être mis au centre de toutes les attentions, celles des parents, mais également celles des professionnels de la santé et de l’éducation. De fait, le lien parent-enfant constitue la base des relations familiales. Si le lien parent-enfant s’étiole, c’est l’équilibre familiale qui est rompu.   

 


Pour sortir de cette situation, la volonté ne suffit pas. Aux premiers signes, l’important est de sortir de son isolement.


La solution : se faire accompagner. Ne restez pas seul(e)

S’armer de patience et de courage.


Il faut croire en soi et en ses capacités, compétences de parents ! Faites-vous confiance !

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